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Article publié le : lundi 15 octobre 2012 - Dernière modification le :
lundi 15 octobre 2012
Mort de l'ancien roi du Cambodge Norodom Sihanouk
AFP PHOTO/Chhoy PISEI
Par RFI
Norodom Sihanouk est décédé lundi 15 octobre 2012 à Pékin à l'â
ge de 89 ans. La nouvelle a été délivrée par l'agence Chine-Nouvelle,
qui n'a pas donné plus de précision. L'ancien souverain venait réguliè
rement en Chine pour y recevoir des soins. Sihanouk, dont le règne avait é
té l'un des plus longs d'Asie, est considéré comme l'un des pères
fondateurs de la Francophonie et du Mouvement des non-alignés.
C'est un monument de l'histoire du XXe siècle qui vient de s'éteindre. Cin
éaste, journaliste, écrivain, compositeur, poète, Norodom Sihanouk était
surtout un animal politique, le souverain qui aura perdu et retrouvé son
trône à deux reprises.
Il n'a que 18 ans lorsque la France coloniale, en 1941, le choisit pour succ
éder à son grand-père. Il obtient sa couronne de roi avec l'aval du
gouverneur général d'Indochine, l'amiral Jean Decoux.
Dans les années 1950, après la brève incursion japonaise dans les
affaires indochinoises puis le retour des Français, le jeune monarque
goûte à la gestion politique à proprement parler, en véritable
chef de gouvernement. Il se lance par ailleurs dans la première œuvre
de sa vie : la campagne royale pour l'indépendance, qui porte enfin ses
fruits en 1953.
Libérateur de son peuple, Norodom Sihanouk consacre alors le reste de sa
vie à la politique. En 1955, il cède sa couronne à son père mais garde
le pouvoir (il ne redeviendra roi qu'en 2003). Il est en première ligne en
1956, au côté de l'Egyptien Nasser, du Yougoslave Tito, de l'Indoné
sien Soekarno et de l'Indien Nehru, pour lancer le Mouvement des pays non-
alignés via la Déclaration de Brioni.
Les années 1960 constituent une période d'alliances. Le monarque se
rapproche d'abord du bloc de l'URSS, puis de la Chine à la fin de la dé
cennie. Le général de Gaulle est reçu à Phnom-Penh en 1966. C'est
également au début des années 1960, au côté des colonies
africaines fraîchement libérées (la Tunisie de Habib Bourguiba, le
Niger de Hamani Diori et le Sénégal de Léopold Sédar Senghor) que le
Cambodgien milite pour que la communauté francophone mondiale se dote d'
institutions intergouvernementales durables.
La suite de l'histoire de Norodom Sihanouk est digne d'un roman. Il perd son
trône en 1970, s'installe en Chine, récupère le pouvoir en 1975 au
côté des Khmers rouges, avant de démissionner un an plus tard, d'ê
tre placé en résidence surveillé par ses alliés, puis de fuir en Corée
du Nord à leur chute en 1979. Il ne regagne un titre honorifique qu'au dé
but des années 1980, tout en habitant à Pékin. Dix ans plus tard, il est
élu président.
En 2003, le Cambodge devient une monarchie constitutionnelle, et Norodom
Sihamoni reprend son titre de roi. Mais l'année suivant, il abdique
finalement en faveur de son fils Sihamoni, invoquant son âge et des
raisons de santé. Il continuera à donner régulièrement de ses nouvelles
et quelques observations sur la vie publique par Internet.
A lire dans les archive de RFI :
« Sihanouk : l’histoire du roi qui abdiqua deux fois » |